Mutuelles étudiantes : quel avenir pour ceux qui y travaillent ?

Temps de lecture : 3 minutes

Carte vitaleDeux sénateurs viennent de rendre un rapport sur les mutuelles étudiantes, après 8 mois d’enquête sur le terrain. Ils pointent les dysfonctionnements repérés dans les deux principaux organismes de sécurité sociale étudiante, et proposent une vaste réforme du système qui pourrait amener à plus de 1600 redéploiements de postes.

 

Ronan Kerdraon (sénateur PS) et Catherine Procaccia (sénateur UMP) viennent de rendre leur rapport sur le système de sécurité sociale étudiante. Après avoir auditionné plusieurs étudiants sur le terrain, à Paris et en province, mais aussi observé le fonctionnement des deux principaux organismes, La Mutuelle des Etudiants (LMDE) et Emevia (un réseau de 11 mutuelles étudiantes régionales), ils en tirent des conclusions pour le moins sévères : des mois d’attente pour obtenir la carte vitale ou un remboursement, des procédures administratives compliquées, beaucoup de « paperasse », des centrales téléphoniques ou des plateformes mail injoignables… Pour preuve, les deux sénateurs brandissent les courriels envoyés par centaines sur leurs boîtes mails du Sénat : « les étudiants et leurs parents n’en peuvent plus », explique Ronan Kerdraon. « Dans certaines familles où l’étudiant a une ou plusieurs pathologies lourdes, les parents doivent parfois avancer plusieurs milliers d’euros de frais médicaux, et attendre parfois jusqu’à une année, voire davantage, pour être remboursés ! »

 

Etudiants

Chaque année, on compte près de 2 millions et demi d’étudiants dans les établissements français d’enseignement supérieur

Résultat : le rapport sénatorial propose une vaste refonte des systèmes de sécurité sociale étudiante (voir la synthèse). « Déjà, il faut cesser de les désigner par le terme de mutuelles, qui désigne plutôt une complémentaire santé. Même si elles fournissent ce type de service, elles sont d’abord là pour offrir un régime de sécurité sociale de base aux étudiants », plaide Catherine Procaccia. « Nous proposons trois scénarii pour améliorer le système », poursuit-elle : première hypothèse, le maintenir en l’état et tenter de l’améliorer, notamment par des embauches de personnel pour répondre aux questions des affiliés et par des moyens supplémentaires aussi, afin d’accélérer le traitement des dossiers.

 

Deuxième hypothèse : supprimer la bipolarité du système, et à la place des deux organismes existants, les fusionner en un seul. Il faudra alors sans doute supprimer des postes qui font doublon, mais de toute façon ces emplois seront nécessaires à d’autres niveaux de la chaîne, pour améliorer là encore la rapidité et la qualité de traitement des dossiers, et le contact relationnel avec les étudiants. Enfin, troisième hypothèse : supprimer tout simplement la notion de sécurité sociale étudiante, et affilier à nouveau les étudiants au régime général de leurs parents, jusqu’à l’âge de 25 ans comme dans les autres pays européens. Dans ce dernier cas, 1600 emplois seraient remis en question. Mais là encore, ces postes seront nécessaires pour renforcer les personnels du régime général : chaque année, on compte près de 2 millions et demi d’étudiants dans les établissements français d’enseignement supérieur. 2 millions et demi de dossiers à traiter, donc, de toute façon. Et pour cela, il faudra du monde, quel que soit l’organisme désigné pour accomplir cette tâche.

 

Pour en savoir plus : lire le rapport complet

 

 




1 commentaire

marine le 8 juil. 2013

Toujours plus de suppression d’emplois, ici on relève d’un mal nécessaire mais c’est quand même dommageable pour toute une population jeune qui compte sur ce genre de petits jobs.

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