Professionnels de santé : pour ou contre une formation commune ?

Temps de lecture : 3 minutes

professionnels_santeUne réflexion est actuellement menée par certains, afin d’aboutir à une formation commune pour les professionnels de santé, sur 3 ans et ce, quel que soit le diplôme final. Sont essentiellement concernés les infirmières et les kinésithérapeutes, mais aussi toutes les autres professions du médical. Objectif : une « culture commune pour tous » grâce à ce cursus, qui se déroulerait à l’université.

medecine_polyvalentePour l’instant, ce n’est qu’une idée, soumise à l’Etat par quelques professeurs d’université, qui rêvent de voir un jour en France une formation commune pour les professions médicales, établie sur 3 ans, sans sélection à l’entrée ni numerus clausus. Tous les cours seraient sous forme de socle commun, et les spécialités seraient abordées uniquement pendant les stages pratiques. Cette formation se déroulerait à l’université, et elle pourrait aussi bien concerner les kinés ou les infirmières que d’autres professions plus spécialisées, comme la médecine, le dentaire, les sages-femmes ou les pharmaciens. Ces spécialités ne seraient abordées qu’à l’issu du parcours commun de 3 ans, aux niveaux master, doctorat et internat. Une petite révolution !

medecinsSelon les professeurs d’université partisans de cette réforme, ce serait le seul moyen de lutter contre la désertification médicale et la pénurie de médecins, de sages-femmes, d’infirmiers ou de kinésithérapeutes dans de nombreuses régions en France. Le seul moyen, aussi, de voir renaître de leurs cendres certaines spécialités en voie de disparition, comme la gynécologie, l’obstétrique, la pédiatrie… L’idée part en effet du constat que notre système est trop sévère, trop sélectif dès les premières années d’études dans ces filières de santé. A chaque concours, à chaque passage d’une année sur l’autre, des milliers de candidats sont éliminés, pourtant volontaires, pourtant animés par une certaine vocation. On ne les juge que sur des connaissances techniques, mais pas sur leurs qualités humaines, de contact : un véritable « gâchis humain », selon ces enseignants qui défendent l’idée d’une formation commune et universitaire.

infirmiereCela permettrait aussi d’améliorer la libre circulation des professionnels de santé en Europe, avec une meilleure lisibilité de leurs parcours et de leurs compétences, pour peu que le socle commun de formation soit suffisamment réfléchi, et prenne en compte les similitudes et les différences avec les autres pays. C’est aussi un moyen de permettre à ceux qui, en cours de route, se rendent compte qu’ils se sont trompés d’orientation, de se diriger vers un autre métier lié au médical, sans devoir tout recommencer de zéro. La mutualisation des enseignements permettrait une meilleure porosité entre les branches du médical et du coup, ouvrirait plus facilement la voie à des changements de carrière, à un passage du public vers le privé et inversement… un incontestable enrichissement, dans certaines spécialités où l’on manque de volontaires.

Evidemment, tous ces arguments sont séduisants… mais quid de la qualité des soins, au final ? Chacun sait que les métiers du médical sont tous extrêmement pointus, particuliers, et qu’on ne peut pas être bon en tout. A force de vouloir mettre « tout le monde dans le même panier », ne prend on pas le risque d’une certaine médiocrité ? C’est toute la question…

 




8 commentaires

Adecco Medical le 11 mai 2016

Bonjour, cet article est très intéressant et remet en question la formation de tous les professionnels de santé. Nous vous remercions de mettre en évidence tous les arguments, que ce soit pour ou contre. C’est un sujet sensible qui mérite d’être traité avec attention et pragmatisme.

camille le 20 nov. 2014

Bonjour, je cherche actuellement à me reconvertir professionnellement.
J’ai pu constater que certain organismes proposaient des formations à distance dans le domaine de la santé. Est-ce une bonne idée?

titpucce le 22 juil. 2013

Je ne suis pas favorable à un accès pour tous a ces formations de soin.
Certes c’est parfois considéré injuste de devoir passer des qcm, entretiens et faire face à des préjugés pour accéder à la formation puis les notations strictes pour les calculs: dosages médicaments et utilisation de matériel, mais cela fait prendre conscience aussi que c ‘est un être vivant que l ‘on aura en face de nous,sa vie dépend de ces actes.
Le soucis souvent la dimension financière pr entrer dans la formation.

Certains par leur grande mémoire accèdent à la formation médicale sans réellement avoir de logique ou de dimension humaine déplorent certains professeurs universitaires -qui peuvent aussi être médecins ou infirmiers- et ensuite sont donc former à devenir praticiens puisqu’ils ont passés la première année.
Me concernant il est judicieux d ‘avoir une sélection à l ‘entrée pour les paramédicaux, avec exigence moindre à l ‘écrit pour les personnes ne parlant pas très bien la langue par exp.
A l ‘entrée avec test psychotechniques ,on peut déceler certains individus qui pour le bien de la bonne pratique des soins et la sécurité humaines doivent être tenus éloignés de connaissances techniques du corps humain et des traitements pharmacologiques.
les entretiens quand à eux dessinent quelque peu la personnalité du candidat et la motivation.
Je pense qu’il est cependant nécessaire de mettre à disposition plus de stage ou mini-formation concernant des spécialités précise selon le projet professionnel de chacun.
Avec des professeurs universitaires,et pourquoi pas des formateurs étrangers car en Allemagne par exemple le modèle de soin est pensé différemment en intégrant le stress du soignant et le bien être ainsi que les choix du patient _exemple accouchement des femmes selon choix de position et sans forcément poser une perfusion « en prévention »lorsque cela n ‘est pas nécessaire » ou mettre à jeun.

céline le 18 mai 2013

Je cite « Selon les professeurs d’université partisans de cette réforme, ce serait le seul moyen de lutter contre la désertification médicale et la pénurie de médecins, de sages-femmes, d’infirmiers ou de kinésithérapeutes dans de nombreuses régions en France. »

Ah, ben si les profs d’université pensent ce qui est bon pour les ide, les kinés… on est sauvés… d’aileurs, en former plus juste pour pallier le manque de professions médicales !!! pffff

Thierry le 5 mai 2013

Formation universitaire de haut vol, mais qui va payer au final ???
J’exerce en tant qu’infirmier hygiéniste depuis bientôt 10 ans, donc j’ai fais une formation universitaire… Mon job n’est actuellement pas reconnu financièrement alors qu’aujourd’hui on nous demande de plus en plus à part l’hygiène de faire de la qualité, de la gestion des risques…
Je doute que la rémunération au final corresponde à un Bac+3 ou 4 comme dans certaines autres branches… les médecins sont relativement bien payés mais les paramédicaux restent à la traîne… Pourtant qui applique les prescriptions MÉDICALES ???

Garces le 4 mai 2013

Véronique je te rejoints sur les aides soignantes qui sont parfois oubliées dans les soins par contre je ne comprend pas pourquoi tu dis qu’il n’y a plus de diplome et que des validitions d’acquisitions. Le diplome aide soignante existe bel et bien avec un concours d’entré en école, un cursus avec écrit sous forme de module et 3 MSP. Je suis diplomée AS depuis 2008 et en 2ème année IFSI nouvelle réforme. L’accés au AS se fait par un concours qui leur ai réservé par un écrit mais meme si l’expérience de mes années AS m’ont aidées, elles ne font pas tout, le travail de ces études est colossale. Le fonctionnement n’est pas toujours adapté pour notre futur métier à mon avis : cours anatomie, physiopathologie et processus… sur DVD en amphi sans intervenant peuvent etre des grands moments de sollitude. Moi je suis passionnée par ce que je fais et je voulais jste dire que je veux faire infirmière, ni médecine, ni kiné.

christine marrama le 3 mai 2013

Je doute fort de la réussite du projet ou en est le décret d’application du diplôme de diététicien actuellement bts impossible de créer un cycle de 3 ans pas de budget santé ni educ nationale, ce qui implique toujours pas de remboursement consultation donc plus de prévention et une utilisation de soit disant régime substituts repas compléments alimentaires bref que du commerce qui décredibilise la profession.

BOUBAKRAOUI Véronique le 6 avr. 2013

Cela me parait indispensable. Je suis aide soignante depuis trente ans, est-ce que cette formation ne pourrait pas être accessible également aux aides soignants(es) ? cela me dérange un peu car notre « ROLE » en tant que soignant est souvent mis en dernier plan. Même si j’insiste sur le fait que notre statut est souvent oublié auprès des patients, et que nous sommes également des professionnels de santé, même si maintenant, il n’y a plus de diplôme, mais la validation des acquis, et que nous sommes presque les premières personnes à être en mesure, également lors des soins d’hygiène, de confort et de sécurité, d’être également à l’écoute des différents besoins, des personnes soignées. Ma question vous paraîtra peut être pertinente, mais j’adore mon métier, mais bien sur, si nous étions nous-mêmes inclus dans votre projet, il me semble claire et important, que nous ayons un certain nombres d’années déjà d’expériences professionnelles dans cette fonction. Merci à vous d’avoir pu me permettre d’exprimer mon point de vue, en espérant que celui ci apportera un plus également quant à l’avancement dans votre projet, et je pense que bon nombre d’entre nous serions ravis d’en faire parti.

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