Social : 330 emplois créés à Lyon et Dijon pour l’aide aux SDF

Temps de lecture : 4 minutes

A Lyon, un grand monsieur, 75 ans et un cœur gros comme ça, en a edomiciu assez d’assister à la détresse des personnes condamnées à passer l’hiver dans la rue. En deux ans, cet homme d’affaires a injecté deux millions d’euros de sa poche pour bâtir des « villages SDF » sous forme de bungalows, à Lyon et à Dijon. D’autres structures doivent ouvrir ces deux prochaines années. Et il y aura forcément besoin de volontaires pour accueillir et soigner les bénéficiaires.

Alain Sitbon

Quelles que soient vos compétences, si vous avez la fibre sociale et une vocation humanitaire, vous ne pouvez pas ignorer qui est Alain Sitbon ! Un septuagénaire qui ne fait pas son âge, porté qu’il est par la passion qui l’anime : secourir le plus grand nombre de personnes démunies pendant l’hiver.
« Un jour j’ai vu une toute jeune maman pelotonnée dans une cabine téléphonique. Elle n’avait pas vingt ans, son bébé quelques jours à peine. J’ai eu le déclic. Je devais rendre à ces gens une partie du fruit de mon labeur de 50 ans ».

Avec son feutre noir vissé sur la tête et son écharpe rouge autour du cou, l’homme a un sourire incroyable et l’oeil qui fond, lorsqu’il parle de son projet : Dom’ici, des villages de bungalows, fabriqués à partir de containers industriels et destinés à accueillir des familles nombreusesdomici4, mais aussi des couples, homosexuels ou hétérosexuels, et des célibataires. Les chiens y sont admis, avec des enclos spécifiques. Et chaque bénéficiaire dispose de sa petite chambre tout confort, lit, télévision, lavabo, et radiateur bien chaud.

A Lyon, deux villages existent déjà, et à Dijon une structure vient de voir le jour. Là bas, nous rencontrons une famille, venue de Roumanie. Les parents et leurs enfants, deux en bas âge, un garçon de 11 ans handicapé, et de grands ados. « Ici, notre vie a changé, explique le père dans un français très correct. Notre garçon malade a pu être soigné, on lui a fourni un fauteuil roulant, les machines nécessaires à sa rééducation… Les petits vont à l’école, ils savent déchiffrer des mots et parlent super bien le français au bout de quelques mois à peine ! ».

domici3Chez les voisins, une petite fille adorable et sérieuse, nous explique que l’école, c’est quand même vraiment mieux que d’habiter une maison squattée comme elle le faisait avant d’arriver là… Elle prend ses cahiers et s’installe à une table, où une éducatrice spécialisée vient l’aider à faire ses exercices pour le lendemain. Plus loin, une assistante sociale passe prendre des nouvelles. Dans la salle commune, les salariés des différentes associations qui gèrent les structures Dom’ici, s’affairent : l’heure du repas approche, il faut tout préparer. C’est de la logistique, toutes ces bouches à nourrir !

Il y a aussi du personnel de nettoyage, c’est la société du petit-fils d’Alain Sitbon qui s’occupe de l’entretien des locaux. Là encore, besoin de bras, pour que tout soit nickel. Ce beau projet a non seulement permis à des dizaines de démunis de pouvoir passer l’hiver au chaud, avec chacun un douillet petit « chez soi », mais il aussi permis de créer trois dizaines d’emplois en deux ans : construction des villages sur site, gestion et maintenance au quotidien. « Je ne m’arrêterai pas là, sourit Alain Sitbon. Mon objectif d’ici 2014 : créer mille et un lits dans d’autres villes de France, pour tous les nécessiteux de l’hiver. Cela n’effraie pas tellement les collectivités car nous implantons nos villages sur des terrains vierges ou en friches, et nos structures se montent en une semaine et se démontent en trois jours ».domici5

« Si tous les riches faisaient ça, y aurait pas de pauvres », rigole Momo, un bénéficiaire qui n’en revient toujours pas de la chance qu’il a d’être ici, après plusieurs années dehors. L’ambiance est super bonne, même s’il y a quelques énervés, parfois, qu’il faut canaliser. Mais franchement, le personnel est génial, et on le leur rend bien. On leur doit tellement…. »

domici6Alain Sitbon souhaite proposer des villages comme ceux qui existent déjà, à tous les départements intéressés. Mais les bungalows, construits à partir de containers, devraient laisser place à des chalets en bois, avec deux chambres pour les familles. Le riche entrepreneur a en fait étendu aux SDF le principe des structures qu’il a créées il y a dix ans pour les gens du voyage, « Hacienda ». Grâce à ces différents projets, l’entrepreneur a déjà créé 330 emplois, et il ne compte pas s’arrêter là : « pour chaque village créé, 6 à 11 personnes sont recrutées ». « Je pensais que l’hiver c’était le pire moment à passer dans la rue, se réjouit Thomas, bénéficiaire d’une chambrette dans l’un des deux villages de Lyon. En fait, grâce à tous les travailleurs sociaux de Dom’ici, c’est la meilleure période de l’année ! »… Tout est dit !

 

 




7 commentaires

lucie le 30 oct. 2013

Bonjour, je suis monitrice éducatrice sur dijon j’ai recherché l’adresse de votre association sur dijon mais je n’ai pas trouvé, car votre projet m’intéresse. Serait il possible de me l’indiquer.
Cordialement.

caro le 8 oct. 2013

Bravo à vous Monsieur avec un grand M, je travaille dans le médico social depuis de nombreuses années, je serais ravie de vous apporter ma contribution en tant que bénévole.
Caro du nord de l’Isère

Marilyne Margerard le 15 mai 2013

Bonjour,

Heureusement qu’il y a encore des gens comme vous Mr Sitbon.
Pour ma part, j’habite un petit village en Meuse.

Aide soignante de metier depuis 7 ans, je travaille dans une maison de retraite.
Les etudes que l’on dois suivre pour etre aide soignante nous montre un metier fascinant, de respect de la personne, d’humilité, d’aide et d’entraide, etc………

La réalité est loin d’etre a la hauteur de mes attentes.

Pour moi aide soignante c’est avoir le temps. Avoir le temps de parler aux personnes, avoir le temps de les reconforter, avoir le temps de les soutenir, avoir le temps de les soigner, etc….

Depuis quelques mois, le projet que vous avez mené, et celui que j’aimerais mener, mais comme beaucoup, le soucis financiers nous rattrappe vite.

Mes objectifs de carrière seraient de pouvoir me diriger vers des metiers du secteur social.

Si un jour l’envie venaient a Mr Sitbon de créer un village dans ma région, je serais la première a le suivre. L’ambition de mener un projet utile pour aider autrui puis par la suite d’y travailler, d’y apporter mon savoir, ma volonté, et d’aider des personnes demunis a retrouver un peu de chaleur humaine, m’a permis ce soir d’ecrire ce message.

J’espere, honnêtement, qu’un jour, le projet de Mr Sitbon, voit le jour partout en France. (Et surtout dans ma region)

Amicalement,

Fripouille

CAILLAUD le 3 mai 2013

Cher Monsieur,

Apres lecture de vos projet, et pour avoir travaillé durant plusieurs mois auprès de SDF dans la région nantaise, votre générosité me touche particulièrement.
Je suis au chômage et bénévole dans un association qui accueille des personnes SDF , nous ne fonctionnons qu’avec des bénévoles, qui offre un petit moment de répit, une collation, une écoute et une aide administrative aux plus démunis.
Si votre projet passe par Nantes,, je serai heureuse de vous rencontrez afin de vous rejoindre et de mettre mes compétences et mon dynamisme à votre service.
je me tiens à votre disposition,
Cordialement,
Laurence C.

Sitbon Alain le 30 avr. 2013

Chere Madame,

Je serais heureux de rentrer en contact avec vous. Laissez vos coordonnées à Jobvitae, via l’adresse contact ci dessus. Cela nous permettra d’echanger sur un sujet qui me tient à coeur. Merci, Alain Sitbon

djeriwo anna le 15 mars 2013

Je suis diplômée A.M.P, animatrice pour personne en difficulté, j’entame une formation de musico-thérapie ce mois -ci , pour mettre à profit un soin psychologique, une aide différente, et un retour vers l’acceptation de soi avec un outil autrement et bénéfique.
Je suis danseuse,chanteuse musicienne dans la compagnie » les rythmopathes » depuis 5 années! ( gum boots)
Je réside en Dordogne, au coeur d’une petite communauté (le campement) avec beaucoup d’amour de patience et d’envie de changer le monde nous avons construit nos propres maison, à base de récupération de paille et de solidarité. 12 années d’accueil, pour beaucoup de gens dans le besoin.
J’ai travaillé en maison d’accueil spécialisé, au contact de gens aillant un besoin d’écoute, de soin.

Votre projet est à la mesure de ce que beaucoup auraient aimer faire, par manque de moyen financier, nous restons spectateurs de souffrances sans nom.
Si votre projet s’étant jusque par cher nous, je serai très intéresser de mettre mes compétences au service de l’humanité que vous proposez.
Je reste à l’écoute de votre avancer et dans le soutien que vous proposez au gens dans le plus grand besoin et dans certains cas, dans une très grande détresse.
Merci à vous Monsieur pour votre action solidaire.

CASEZ Claude (Mme) le 15 mars 2013

Très belle initiative de Mr Alain SITBON, que celle qu’il a démarré sur Lyon pour les gens sans logements ou très mal logés. J’habite la Somme et recherche actuellement du travail, mais si j’avais eu des réserves financières, j’aurais très probablement aidé cet homme à réaliser ce beau projet en faisant un don. Ce n’est malheureusement pas le cas…. Je ne peux proposer de participer à cette très belle œuvre humanitaire.
Bravo, Mr SITBON, vous avez droit à tout mon respect et mon admiration pour ce que vous entreprenez. Travailler pour votre engagement serait un honneur et une grande fierté.

Une quinquagénaire, trop diplômée probablement, et qui risque d’ici quelques mois, dans ce beau pays qu’est la France, de rejoindre cette population sans logement, dans un pays qui ne sait plus utiliser les compétences de ses habitants.

Encore bravo, et bon vent à cette belle œuvre.

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