Violences à l’hôpital : une augmentation inquiétante des signalements !

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On ne compte plus les faits divers sordides à l’hôpital, et les agressions en tout genre contre le personnel hospitalier. Régulièrement, les médias nous relaient, un peu partout en France, des cas de violences à l’hôpital. En décembre, en 3 jours, c’est pas moins de 3 agressions qui ont eu lieu dans le Nord. Un homme alcoolisé insulte et menace de mort une infirmière des urgences de Douai ; Une infirmière du CH de Dunkerque est violemment projetée au mur par un homme qu’elle surprend entrain de fouiller une armoire à pharmacie ; A Maubeuge, un infirmier libéral est roué de coups et poignardé à 2 reprises par un patient qu’il connaissait… Et ainsi de suite…


77% d’augmentation des violences à l’hôpital

L’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) a recensé près de 35 000 victimes de violences à l’hôpital en 2019 (dernières données) ; dont 51% de « violences physiques, menaces avec armes et violences avec arme ». A titre de comparaison en 2013, on recensait « seulement » 8000 cas d’atteintes au personnes et aux biens.

Au service des urgences de Roubaix, situé dans l’une des villes les plus pauvres de France, les soignants appréhendent particulièrement la tombée de la nuit.

« C’est l’heure où on passe dans une autre dimension », sourit A., infirmière là-bas depuis plus de 15 ans. « La nuit, les gens n’ont pas les mêmes douleurs. On passe aux drames personnels et émotionnels, aux crimes passionnels, aux tentatives de suicide… la solitude est plus cruelle, le soir et la nuit, et elle rend les gens plus violents. Une fois, un homme a tenté d’assassiner sa femme dans la salle d’attente, avec un couteau de cuisine ! Il y a aussi beaucoup plus de patients qui arrivent avec la police ou la gendarmerie. On les soigne dans des cellules spéciales, avant de partir en garde à vue. Ceux là, ce sont des cas vraiment difficiles, ils nous insultent, nous crachent dessus, ou essaient de nous tripoter en douce, quand leur escorte regarde ailleurs. Pas la meilleure facette de notre boulot, c’est sûr ! »

A l’Observatoire des Violences en Milieu Hospitalier, les retours sont les mêmes. Le nombre d’actes violents, physiques ou verbaux, a plus que doublé en quelques années. Les hôpitaux essaient de remédier à cette situation pour protéger leur personnel. A l’instar de l’hôpital d’Antibes (06) qui a pris des mesures pour faire face à la hausse des violences contre ses soignants. Parmi ces mesures : restriction horaires des visites, interdiction des visites aux urgences (sauf pour accompagner un mineur), plus d’agents de sécurité, développement de la vidéosurveillance…


Des violences également contre les pompiers…

Des constats et des mesures qui font écho, au sein d’autres professions : chez les pompiers notamment, qui ont, eux aussi, constaté une recrudescence des violences à leur encontre sur les lieux d’intervention. Ainsi, dans le Nord en janvier, 2 pompiers venant en aide à un jeune homme qui menaçait de se suicider se sont vu recevoir des coups de marteaux en guise de bienvenue… Un fait divers révélateur d’un changement de mœurs, dans une société où jusqu’alors, les « hommes du feu » étaient intouchables et respectés. En 10 ans, le nombre d’agressions déclarées contre les pompiers a augmenté de … 200% !

Malgré ce contexte de violences à l’hôpital, malgré des conditions de travail toujours plus difficiles et des salaires pas toujours attractifs, les métiers de la santé suscitent toujours des vocations. Et heureusement… Que serions-nous sans soignants ?!




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