9 Français sur 10 dénoncent une santé « beaucoup trop chère » en France aujourd’hui

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9C’est une enquête pour RMC que l’Institut Elabe vient tout juste de publier, sur tout ce que les Français aimeraient voir changer dans le domaine de leur santé et des soins proposés : et ça déménage ! Dans le cadre de l’élection présidentielle de 2017, ils sont en effet une immense majorité – plus de 9 sur 10 – à souhaiter que, parmi les propositions des candidats à l’élection pour la fonction suprême, figure une réforme encore bien plus poussée que celle proposée par Marisol Touraine, l’actuelle ministre de la santé.

 

2Dans le détail : le dentiste, d’abord, est le praticien le mieux placé sur la liste noire des Français : 92% d’entre eux souhaitent que les tarifs soient plafonnés dans le secteur dentaire, et logiquement, le score grimpe à 97% d’opinions favorables chez les plus de 65 ans, dont les dépenses augmentent avec l’âge dans cette catégorie de soins. Une autre enquête, publiée cette fois par le Collectif Interassociatif sur la Santé, révèle d’ailleurs de son côté que désormais, un Français sur 10 serait prêt à se faire soigner les dents à l’étranger pour éviter à la fois des délais d’attente de plus en plus longs, et des dépenses trop onéreuse. L’étude, qui analysait notamment les suites données à environ 500 devis pour des soins dentaires, révélait que le taux de renoncement allait jusqu’à 40% des patients, et même jusqu’à 60% lorsque le montant global à la charge du patient franchissait le seuil des 1000 euros.

 

5Mais si le dentiste est tout en haut, sur le podium des médecins considérés comme « abusifs » par les patients, la majorité des praticiens est globalement à la même enseigne dans l’estime des Français : ils sont 88%, soit presque un sur 10, à se déclarer aujourd’hui favorables à de lourdes sanctions à l’encontre des médecins qui pratiqueraient le dépassement d’honoraires au-delà de 50% du tarif fixé par la sécurité sociale. Logiquement, l’augmentation du tarif des médecins généralistes pour une consultation, de 23 à 30 euros, est très mal reçue par la patientèle : 6 Français sur 10 s’y déclarent opposés, et s’affirment même choqués par cette nouvelle hausse. Dans le même ordre d’idée, 80% des Français se disent favorables à des mesures non plus incitatives, mais plus « contraignantes », pour obliger les médecins à « repeupler » les territoires impactés par la désertification médicale. Ainsi, les sondés estiment que, plutôt que de payer plus cher les médecins qui font l’effort de s’installer en zones rurales sous dotées en cabinets médicaux, il vaudrait mieux sanctionner ceux qui s’installent dans des zones urbaines où le ratio de médecin par nombre d’habitants est plus élevé que nécessaire. La sanction idéale selon eux ? Le déconventionnement, c’est-à-dire l’annulation du contrat (la convention) qui le lie à la Sécurité Sociale. Rien de moins !

 

8Enfin, le désir de changement des Français en matière de santé concerne les médicaments : près de 6 d’entre eux sur 10 (56%) se disent favorables à la vente de médicaments en grandes surfaces et en supermarchés, avec des « pharmaciens vendeurs » dans les rayons pour conseiller les clients. Une mesure préconisée par un récent rapport de l’Inspection Générale des Finances, mais à laquelle Marisol Touraine s’est toujours fermement opposée, considérant que cela encouragerait trop les Français à surconsommer des médicaments, tout en n’assurant pas suffisamment leur « sécurité ». Une position forcément partagée par les syndicats de pharmaciens, farouchement opposés à une mesure qui signifierait notamment pour eux la fin d’un monopole sur la vente de médicaments dits « à ordonnance facultative ».

 

3Globalement, cette étude réaffirme que les Français trouvent la santé « trop chère » dans l’Hexagone, alors qu’elle représente aujourd’hui en moyenne plus de 10% du budget annuel des ménages. Presque 6 Français sur 10 (57%) refusent catégoriquement l’éventualité de la mise en place d’un système de franchises annuelle plafonnée en fonction des revenus des assurés de la Sécu (comme dans le système de l’assurance automobile par exemple !), pour couvrir les dépenses liées aux frais d’hospitalisation entre autres, hors affections de longue durée. Plus de 7 Français sur 10 considèrent également que la prise en charge des remboursements des dépenses de santé courantes par les complémentaires, et non plus par la Sécurité Sociale – qui ne rembourserait plus que les frais les plus lourds -, serait une mesure choquante et « discriminante », puisque seuls les personnes ayant les moyens de se payer une complémentaire haut de gamme s’y retrouveraient financièrement. Enfin, 79% des Français se déclarent hostiles à l’abandon du principe de l’Assurance Santé obligatoire, dans notre pays.

 

 




1 commentaire

Gérald Bouillaud le 24 mai 2016

Et bien si des personnes sont prêtes à aller à l’étranger juste pour se faire soigner les dents, c’est que les prix sont réellement excessifs donc en France. Il faudrait revoir tout ça, déjà que les stars fuient la France à cause des impôts trop onéreux et un Etat trop gourmand, alors…

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