Michèle Delaunay chez Jobvitae : au carrefour des emplois d’avenir

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Ambiance un peu fébrile, ce jeudi 30 mai, sur le stand Jobvitae, au cœur du salon Santé Autonomie, Porte de Versailles à Paris. Car c’est précisément là que la ministre des Personnes âgées et de l’Autonomie, Michèle Delaunay, a choisi de tenir sa conférence de presse sur le thème : « un EHPAD, un emploi d’avenir ».

Ce n’est pas rien ! Les interlocuteurs de la ministre, présents autour d’elle, parlent d’ailleurs de « tournant », de « révolution », de « bouleversement ». Il faut dire que ce sont 12 500 emplois d’avenir dont on parle, créés spécifiquement dans les métiers de l’aide aux personnes âgées. 7250 en EHPAD (Etablissement pour les Personnes Âgées Dépendantes), et 5250 autour de l’aide à domicile. Une vraie bonne nouvelle, quand on connaît le contexte économique actuel, et les statistiques sur le chômage, en dégringolade.

« Cette réunion est pour moi d’une très grande importance », a confirmé la Ministre. « C’est un moment fondamental et je suis heureuse qu’il se déroule dans ce salon de l’Autonomie. Le secteur des personnes âgées est au cœur de l’innovation, en pleine croissance, le rôle des personnes âgées augmente dans notre société, ils sont au cœur de la très prometteuse « silver économie », l’économie des seniors. En un temps record, nous arrivons avec cette convention, à des perspectives d’emploi très significatives, à la fois en nombre et en qualité. »

Les photographes, quelques caméras et de nombreux journalistes spécialisés se bousculent autour de la table d’honneur, pour tenter d’immortaliser la signature de la Ministre. Madame Delaunay est de bonne humeur, souriante, avec son élégant foulard rose, et prends volontiers la pose, sous les flashes. Manifestement très fière de son projet, qui, dit-elle, sera bénéfique pour tout le monde :

« Ce sont des emplois d’avenir trois fois gagnants », s’est enthousiasmée Michèle Delaunay : « Gagnants pour les personnes âgées, d’abord, qui méritent d’être davantage entourées, en particulier dans les établissements spécialisés. Ces emplois d’avenir sont également gagnants pour les structures et le personnel, qui sera épaulé dans ses tâches. Et gagnant, enfin, pour tous ces jeunes non qualifiés, majoritairement féminin, et, parlons sans langue de bois, souvent issus de l’immigration, et qui restent confinés à leur domicile ou en tout cas en retrait du monde de l’emploi. Ces gens là ont une expérience très forte auprès des personnes âgées, elles s’intègrent souvent merveilleusement bien au sein des équipes, elles savent pour qui et pour quoi elles sont là et y mettent toute leur bonne volonté. »

Ces emplois seront pérennisés, à terme : non seulement, les bénéficiaires de ces emplois d’avenir seront formés, mais ils auront aussi la chance de pouvoir envisager un plan de carrière. « On est non pas sur un emploi limité dans le temps, mais sur un emploi qui a une vraie perspective au travers de ce secteur d’activité qu’est le troisième âge », précise Philippe Gaertner, président de l’OPCA, Organisme Paritaire Collecteur Agréé partenaire du projet.

Au total, ce sont 30 millions d’euros qui seront investis chaque année dans ce projet, soit 4000 euros en moyenne par jeune en emploi d’avenir. « Nous sommes au cœur de l’essence même du contrat de génération », a précisé Michèle Delaunay, « justement parce que des personnes âgées seront mises en relation avec des jeunes, ce sera une transmission de vie très marquante et très enrichissante des deux côtés. Ce sont des emplois transgénérationnels, des emplois de solidarité, des emplois qui ont un sens. » 

Evidemment, un projet d’une telle envergure ne peut manquer de soulever des questions. Ainsi, « comment va-t-on identifier les candidats éligibles à ce dispositif ? », s’interroge Alain Peroni, fondateur associé de la plateforme internet Jobvitae, spécialisée dans la mise en relation entre demandeurs d’emploi et recruteurs, dans les multiples domaines de la santé. « Je souligne à ce propos la mobilisation de l’ensemble des acteurs du secteur », a insisté la Ministre. « Grâce à eux nous obtenons une mobilisation générale pour l’emploi et pour l’accompagnement des personnes âgées ».

La ministre a également promis que tout serait mis en œuvre pour favoriser la progression des salaires dans le secteur du soin aux personnes âgées. « Il faut récompenser et favoriser tous ces métiers, y compris dans la prévention : prévenir la dépression chez les personnes âgées, leur perte d’autonomie, par exemple, mais aussi encourager la recherche clinique pour améliorer les techniques, les pratiques et les connaissances dans le champ de la gérontologie ».

En 2025, les personnes âgées représenteront un tiers de la population française, c’est énorme… et avec l’allongement de la durée de vie, on a souvent une « troisième existence », la retraite : 30 ans en moyenne… Avec l’arrivée dans cette frange de la population de tous les baby-boomers, autant dire que le secteur sera, de plus en plus, générateur d’emplois.